Lido se prépare pour une gouvernance duale
Lido DAO s’apprête à franchir une étape décisive en mettant en œuvre la « gouvernance duale ». Un vote des détenteurs de LDO, se terminant lundi 30 juin à 10h00 (HE), décidera de l’adoption d’un nouveau cadre redistribuant le pouvoir au sein du plus grand protocole de staking liquide d’Ethereum.
Un mécanisme de gouvernance inédit
Si la proposition est approuvée, elle introduira un mécanisme formel permettant aux détenteurs de stETH — utilisateurs dont les ethers sont stakés via Lido — de retarder ou de mettre leur veto sur certaines actions de gouvernance. Ce nouveau système ajoute une couche de responsabilité au processus de vote, apportant un changement significatif non seulement pour Lido, mais pour l’ensemble de l’écosystème crypto.
Le chercheur et conseiller sous pseudonyme Hasu a déclaré que cette innovation réduit le risque d’attaques de gouvernance et diminue la confiance nécessaire envers les sociétés gestionnaires et les détenteurs de LDO. Cette avancée devrait encourager une adoption institutionnelle accrue du stETH.
Le cœur de la gouvernance duale : le module de verrouillage dynamique
Au cœur de cette gouvernance duale se trouve un module de verrouillage dynamique sur mesure. Contrairement aux verrous statiques qui retardent l’exécution sur une période fixe, ce design s’adapte à l’opposition exprimée par les détenteurs de stETH. Par exemple, si 1 % de l’approvisionnement total de stETH s’oppose à une proposition, l’exécution est retardée de cinq jours supplémentaires. En cas d’opposition accrue à 10 %, le délai peut s’étendre jusqu’à 45 jours. Ce mécanisme garantit aux utilisateurs de stETH un délai prévisible pour agir avant que les changements ne prennent effet.
Un pas vers la sécurité et la flexibilité
Ce système n’a jamais été utilisé auparavant mais est crucial pour Lido, en raison de la variabilité de la file d’attente de retrait de staking d’Ethereum. L’idée provient de la tension entre fournir de la liquidité et minimiser les hypothèses de confiance. Les protocoles de staking liquide reposent sur une délégation groupée et une maintenance active pour rester compatibles avec les mises à jour d’Ethereum.
Un modèle pour l’avenir de la gouvernance DeFi
Les contributeurs de Lido, dont Hasu et Victor « kadmil » de l’équipe des opérations DAO, ont reconnu que le design a nécessité plusieurs années de développement et des tests de contrainte pour garantir sa résistance aux attaques de gouvernance et aux manipulations par flash loan.
Des versions encapsulées de stETH — comme celles utilisées dans les stratégies de yield de EigenLayer ou Pendle — ne peuvent pas voter directement, mais le processus de retrait permet aux détenteurs de récupérer leur stETH de base pour participer si nécessaire.
Ce projet vise à offrir aux utilisateurs un accès à la liquidité tout en préservant leur droit de retrait, une avancée que peu d’autres protocoles ont su réaliser. La gouvernance duale brise le dilemme entre confiance et liquidité, permettant aux utilisateurs de bénéficier des deux.
Vers une adoption plus large
Cette initiative a été comparée au levier d’arrêt d’urgence de MakerDAO, mais se distingue par une réponse graduée et non destructive. Elle reflète une tendance générale dans la gouvernance DeFi vers des systèmes multi-parties prenantes plus nuancés, séparant le vote en capital des mesures de protection des utilisateurs. Hasu prévoit que cette implémentation chez Lido serve de modèle pour d’autres protocoles confrontés à des risques de gouvernance similaires.
Un vote initial sur la plateforme Snapshot a presque été adopté à l’unanimité. Si le vote en chaîne sur Aragon passe comme prévu, il dissociera formellement l’autorité de proposer et de passer des mesures du pouvoir de les exécuter immédiatement, plaçant ainsi les détenteurs de stETH dans un rôle de surveillants constitutionnels du DAO.
Au vendredi 9h00 (HE), seulement 4 % des détenteurs de tokens ont participé. Pour être adopté, le vote Aragon en chaîne nécessite un quorum minimum de 5 %.