Débat houleux au Congrès américain lors de la première audition sur la finance décentralisée
La finance décentralisée, ou DeFi, a fait l’objet d’une audition historique au Congrès américain ce mardi matin, marquant un tournant dans la manière dont les législateurs abordent cette technologie émergente. Cependant, cette première réunion n’a pas été de tout repos, les représentants républicains et démocrates affichant des positions diamétralement opposées sur l’avenir de la DeFi.
Un débat sur l’avenir de la finance décentralisée
Intitulée « Décoder la DeFi : décomposer l’avenir de la finance décentralisée », cette audition a été organisée par le House Subcommittee on Digital Assets, Financial Technology and Inclusion. Le président de la sous-commission, French Hill, républicain de l’Arkansas, a souligné l’importance d’explorer des sujets émergents comme la tokenisation et la finance décentralisée, tout en envisageant les applications potentielles de la blockchain dans la finance.
Pourtant, certains de ses collègues démocrates ont exprimé des doutes quant à l’utilité de la DeFi, la considérant principalement comme un outil facilitant les activités criminelles. Le représentant démocrate Brad Sherman a ainsi déclaré que la DeFi était une tentative de « libérer les milliardaires des impôts sur le revenu », permettant ainsi aux plus riches d’échapper à leurs obligations fiscales.
La réponse de l’industrie : un besoin de clarté réglementaire
En réponse à ces critiques, Peter Van Valkenburgh, directeur de la recherche au Coin Center, a défendu le secteur en soulignant le manque de directives claires de la part des régulateurs pour permettre aux acteurs de la cryptomonnaie de se conformer aux régulations. « L’évasion fiscale est un crime qui doit être sévèrement réprimé, » a-t-il affirmé, tout en ajoutant que cela ne justifie pas un système financier entièrement surveillé et contrôlé.
Van Valkenburgh a également insisté sur le besoin urgent de directives fiscales claires de la part de l’IRS concernant la manière dont les Américains peuvent déclarer leurs gains en capital ou leurs salaires obtenus via ces réseaux décentralisés.
Des préoccupations sécuritaires mises en avant
Les préoccupations quant à la sécurité des projets DeFi ont également été soulevées, notamment par la représentante Maxine Waters. Elle a cité l’exemple du projet World Liberty Financial soutenu par la famille Trump, où des acteurs malintentionnés ont exploité des comptes piratés pour promouvoir un faux token, trompant ainsi des milliers d’investisseurs.
Les représentants ont entendu les témoignages de cinq experts de l’industrie, dont Brian Avello de UDHC et Rebecca Rettig de Polygon Labs, qui ont apporté des éclairages sur les défis et opportunités de la DeFi.
Un avenir incertain pour la réglementation de la defi
Alors que le Congrès est en session jusqu’au 27 septembre avant une pause électorale, cette audition intervient dans un contexte où l’urgence de passer un projet de loi de financement se fait sentir. L’avenir de la régulation de la DeFi reste incertain, et les débats houleux de cette audition n’ont fait que mettre en lumière la complexité des enjeux entourant cette technologie révolutionnaire.