Le procès Tornado Cash entre les mains du jury
Le procès pénal de Roman Storm, co-créateur de Tornado Cash, a atteint un tournant décisif alors que le jury est désormais chargé de rendre son verdict. Les débats se sont clôturés mercredi après-midi avec les réquisitions finales des parties concernées.
Des plaidoiries intenses et contradictoires
Les avocats de l’accusation et de la défense ont chacun passé plus de 90 minutes à exposer leurs arguments finaux. L’accusation a choisi de conclure avec une réfutation supplémentaire de 45 minutes. Bien que les deux parties se soient concentrées sur les mêmes faits essentiels, elles ont exhorté le jury à tirer des conclusions différentes.
Benjamin Gianforti, l’avocat du gouvernement, a ouvert ses réquisitions en déclarant : « C’est une histoire de cupidité. C’est une histoire d’aide aux criminels pour cacher des sacs et des sacs d’argent. » Selon lui, Tornado Cash a transformé de l’argent sale en argent propre, rendant impossible toute distinction.
Le débat sur la confidentialité
La défense, quant à elle, ne nie pas que des criminels ont utilisé Tornado Cash pour des activités illicites. Cependant, elle soutient que cette utilisation n’était pas l’intention de Storm lors de la création du logiciel. Selon l’avocat de la défense David Patton, Storm a créé Tornado Cash pour permettre aux utilisateurs de garder leurs transactions financières privées.
Patton a reconnu que cette confidentialité a également été très utile aux criminels, mais cela n’était pas le but premier. Le procureur Nathan Rehn, lors de la réfutation du gouvernement, a qualifié cet argument de confidentialité de simple « couverture ».
Les preuves en question
Le gouvernement a présenté des messages dans lesquels Storm qualifie les rapports de hackers utilisant Tornado Cash de « publicité ». Ils ont également soumis des photos de Storm et de ses co-développeurs portant des T-shirts Tornado Cash avec des images de machine à laver.
Patton a insisté sur le fait que ces messages et photos étaient une mauvaise interprétation de la réalité. Selon lui, les T-shirts étaient une blague et de nombreuses communications montrent que Storm ne célébrait pas l’utilisation de Tornado Cash par les hackers.
Les gains financiers de Tornado Cash
Quant aux allégations de l’accusation selon lesquelles Storm aurait « gagné des millions » grâce à Tornado Cash, la défense a maintenu qu’il s’agissait d’une représentation trompeuse. Les gains de Storm proviendraient de la vente du jeton TORN qui a perdu de la valeur lorsque l’utilisation criminelle de Tornado Cash a été révélée.
Patton a ajouté que les développeurs ne percevaient pas de commission sur l’argent blanchi par les hackers via Tornado Cash, ni ne facturaient de frais pour l’utilisation du logiciel.
Vers le verdict final
Après deux semaines de témoignages, les jurés ont reçu mercredi après-midi les instructions finales avant de se retirer pour délibérer. Le sort de Roman Storm et de Tornado Cash est désormais entre leurs mains.