Lava lance un service de prêts garanti en bitcoin et lève 17,5 M$

Les faits marquants

• La startup axée sur le bitcoin annonce une levée de fonds de 17,5 millions de dollars.
• Elle lance une plateforme de prêts surcollatéralisés (garantis par du bitcoin) offrant un accès à des liquidités en dollars sans vendre ses BTC.
• Les déposants peuvent prétendre à des rendements allant jusqu’à 7,5 % sur des comptes libellés en dollars.
• Le service propose aussi du trading bitcoin sans frais et des comptes USD productifs de rendement.

Lava commercialise une offre financière centrée sur le bitcoin (BTC) : des prêts surcollatéralisés — c’est‑à‑dire garantis par un montant de bitcoin supérieur à la valeur du crédit — qui donnent aux prêteurs la possibilité de gagner des intérêts en dollars. La société annonce par ailleurs une extension de financement destinée à développer son infrastructure dédiée aux produits libellés en bitcoin.

Pourquoi c’est important

La proposition de Lava touche un point sensible pour les détenteurs de bitcoin : comment obtenir des liquidités en monnaie traditionnelle sans céder ses BTC. Dans un contexte où la conservation de bitcoin s’envisage comme une stratégie à long terme, des solutions permettant d’emprunter ou de générer du rendement sans vente apparente répondent à une demande claire.

Autre enjeu : la concurrence avec des produits déjà connus de l’écosystème crypto, comme les comptes rémunérés et les services de prêt centralisés. Offrir jusqu’à 7,5 % sur des dépôts en dollars attire l’attention — surtout après les secousses réglementaires et les faillites d’acteurs ayant proposé des services similaires.

Le détail technique

Le mécanisme repose sur des prêts surcollatéralisés : un emprunteur verrouille des bitcoin comme garantie d’un prêt en dollars. Si la valeur du bitcoin chute, la plateforme peut demander un renforcement de garantie ou procéder à une liquidation pour protéger les prêteurs. Ce modèle réduit le risque de contrepartie mais expose les prêteurs à la volatilité du marché du BTC.

La société affirme proposer un accès global et des comptes USD générant un rendement, ainsi que du trading bitcoin sans frais. Techniquement, ces services nécessitent une pile d’infrastructure robuste : gestion des garde (custody), oracles de prix pour suivre la valeur du collatéral, mécanismes d’appel de marge et procédures de liquidation automatisées. L’annonce précise que le financement sera utilisé pour étendre cette infrastructure, en particulier autour des produits libellés en bitcoin.

Réglementation et conformité

Les produits de prêt crypto ont déjà attiré l’attention des régulateurs. La SEC (Securities and Exchange Commission, gendarme des marchés financiers aux États‑Unis) a mené des actions contre certains comptes rémunérés au motif qu’ils constituaient des offres de titres non enregistrées. Cela signifie que les modèles qui promettent des rendements attractifs en dollar peuvent être scrutés selon les juridictions et la manière dont ils sont structurés.

Pour les utilisateurs, deux prudences s’imposent : d’abord, vérifier les conditions contractuelles et le traitement du collatéral ; ensuite, comprendre le cadre légal applicable à leur domicile. Les promesses de rendements ne suppriment pas les risques opérationnels (sécurité des actifs, liquidité) ni les risques de conformité.

En somme, l’entrée de ce nouvel acteur illustre la poursuite de l’innovation financière autour du bitcoin, mais elle rappelle aussi que l’équilibre entre attractivité commerciale et conformité réglementaire reste fragile. La situation évoluera au fil des déploiements techniques et des réactions des autorités.

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