Révolution Bitcoin en Afrique : Machankura permet les transactions BTC sans internet ni smartphone !

Manchakura-Afrique

Une startup sud-africaine vient de lancer un service innovant qui pourrait bien démocratiser l’utilisation de Bitcoin sur le continent africain. Baptisé Machankura, ce wallet Bitcoin non-custodial permet d’envoyer et recevoir des BTC sans avoir besoin d’un smartphone ou même d’une connexion internet. Le tout grâce à la technologie USSD et au Lightning Network.

Le défi de l’adoption de Bitcoin en Afrique

Malgré un intérêt croissant pour les cryptomonnaies en Afrique ces dernières années, l’adoption de Bitcoin reste encore limitée par plusieurs freins sur le continent :

  • Le manque d’accès à internet : seulement 22% de la population a accès au web en Afrique subsaharienne. La plupart des Africains utilisent encore des téléphones portables basiques sans connexion internet.
  • La prédominance du « mobile money » : des services comme M-Pesa permettent déjà à 1/3 des adultes d’avoir un portefeuille mobile pour envoyer/recevoir de l’argent sans compte bancaire. Mais ces solutions restent limitées aux devises locales.
  • Le coût des transactions onchain : les frais de transaction sur la blockchain Bitcoin peuvent être prohibitifs pour de petits montants, freinant son usage comme moyen de paiement au quotidien.

C’est pour répondre à ces défis que Kgothatso Ngako, un jeune chercheur et développeur sud-africain, a eu l’idée de créer Machankura en mai 2022. Son objectif : rendre Bitcoin accessible au plus grand nombre en Afrique, y compris ceux qui n’ont pas de smartphone ou d’accès internet

Comment fonctionne Machankura ?

Le principe est simple. Les utilisateurs de Machankura composent un code USSD spécifique à leur pays (par exemple 9208333# au Ghana, 4838333# au Kenya…). Cela ouvre un menu d’inscription où il suffit de créer un code PIN à 5 chiffres pour activer son compte.

Une fois inscrit, un nouveau menu permet d’envoyer, recevoir et échanger des bitcoins en appuyant sur les touches du téléphone correspondant à l’option souhaitée. Chaque utilisateur peut envoyer/recevoir des BTC vers son numéro de téléphone depuis d’autres utilisateurs Machankura ou vers une adresse Lightning personnalisée du type nom@8333.mobi.

En effet, Machankura combine la technologie USSD avec le Lightning Network, une surcouche de Bitcoin permettant des transactions instantanées et des micro-paiements à très faible coût. Les adresses Lightning standard étant trop longues pour être saisies sur un téléphone basique, Machankura les raccourcit au format d’une adresse email.

Côté technique, Machankura gère des nœuds Bitcoin et Lightning en arrière-plan pour valider les transactions, facturant 1% de frais au passage. Le service est pour l’instant disponible dans 8 pays africains : Afrique du Sud, Ghana, Kenya, Malawi, Namibie, Nigeria, Ouganda et Zambie.

Un potentiel révolutionnaire pour Bitcoin en Afrique

En quelques mois, le nombre d’utilisateurs de Machankura a été multiplié par 10 sur le continent africain. Cette croissance rapide témoigne d’une vraie demande pour ce type de solutions rendant Bitcoin plus accessible.

Au-delà de l’envoi de fonds, Machankura pourrait ouvrir de nouveaux cas d’usage pour Bitcoin en Afrique :

  • Acheter des biens et services en BTC chez des marchands acceptant Lightning
  • Recharger son crédit téléphonique en bitcoins via des services comme Bitrefill
  • Échanger des BTC entre amis et en communauté sans besoin d’internet

Si Machankura arrive à s’imposer, le service pourrait devenir un concurrent sérieux aux portefeuilles mobile money traditionnels, en apportant les avantages de Bitcoin : un actif numérique décentralisé, non-inflationniste et permettant des transferts de valeur au niveau mondial.

Conclusion

Bien sûr, des défis demeurent comme le caractère custodial du service (vos clés privées sont détenues par Machankura) et les risques réglementaires dans certains pays. Mais cette innovation « made in Africa » ouvre clairement de nouvelles perspectives passionnantes pour démocratiser l’usage de Bitcoin sur le continent. À suivre de près !

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