Procès de Roman Storm : l’accusation et la défense s’affrontent
Le procès de Roman Storm, développeur de la plateforme Tornado Cash, a débuté avec des déclarations d’ouverture marquées par des visions radicalement différentes de son rôle et de ses motivations. Alors que l’accusation présente Storm comme un acteur cupide facilitant le blanchiment d’argent, la défense insiste sur le caractère neutre et décentralisé de son logiciel.
La position de l’accusation : une aide aux criminels
Kevin Mosley, le procureur principal, a affirmé que Storm a intentionnellement aidé des criminels à dissimuler leurs fonds mal acquis. Selon Mosley, Storm aurait agi par pure avidité, mentant aux victimes de piratages en leur prétendant qu’il ne pouvait rien faire pour retrouver leur argent volé.
L’implication de hackers nord-coréens
Le gouvernement a également mis en lumière l’utilisation de Tornado Cash par des hackers parrainés par l’État nord-coréen, notamment le célèbre groupe Lazarus. Selon le département du Trésor américain, ces hackers auraient blanchi environ 455 millions de dollars issus du piratage d’Axie Infinity/Ronin Bridge en mars 2022.
La défense de Roman Storm : un outil mal utilisé
De l’autre côté, l’avocate de la défense, Keri Axel, argumente que, bien que certains utilisateurs aient pu détourner Tornado Cash à des fins illicites, cela n’incombe pas à Storm. Selon elle, créer un outil utile qui est ensuite détourné n’est pas un crime en soi.
La décentralisation comme argument de défense
Axel a souligné la nature décentralisée de Tornado Cash, affirmant que Storm n’aurait pas pu intervenir même s’il l’avait voulu. Elle a aussi rappelé que Storm a conçu cet outil pour résoudre un problème majeur lié aux transactions on-chain : la protection de la vie privée.
Les enjeux du procès
Ce procès soulève des questions fondamentales : Tornado Cash est-il immuable, et dans quelle mesure un développeur est-il responsable de l’utilisation de son logiciel ? La réponse à ces questions pourrait avoir des répercussions significatives sur l’avenir du développement de logiciels décentralisés.
Le jury, composé de sept femmes et cinq hommes, devra trancher sur ces questions complexes au cours des trois prochaines semaines. Roman Storm, calme et impassible lors des déclarations d’ouverture, est accusé de trois chefs d’accusation fédéraux, dont celui de conspiration en vue de commettre du blanchiment d’argent.