WLFI : le claim qui a fait grimper le gas d’ethereum au‑delà de 100 gwei

L’essentiel

  • Une fenêtre de claim pour le token WLFI a été ouverte un lundi férié aux États‑Unis, entraînant une ruée on‑chain et un pic des frais de gas sur Ethereum au‑delà de 100 gwei.
  • Les échanges décentralisés (DEX) ont absorbé l’essentiel du flux initial : plus de 20 millions de dollars de volume sur la pool Uniswap v3 durant la première heure.
  • Des listings centralisés programmés plus tard dans la journée ont dévié une partie des opérations vers les DEX, aggravant la congestion et la file d’attente de transactions.
  • Les volumes sur contrats à terme perpétuels (« perps ») avaient déjà flambé à plusieurs milliards avant l’unlock, montrant une anticipation importante des marchés.

Le déroulé est simple mais éclairant : dès l’ouverture des claims, des milliers d’utilisateurs ont interacté simultanément avec un contrat intelligent, provoquant une hausse rapide de la demande d’espace de bloc — mesurée par le gas. Le gwei est une unité de gas (1 gwei = 0,000000001 ETH) ; quand la demande dépasse l’offre, le prix du gas monte, et certaines transactions ont coûté plus de 100 dollars en frais. Avant l’événement, les médianes de gas étaient retombées sous 1 gwei, ce qui rend l’écart encore plus saisissant.

Réactions du marché

La réponse a été immédiate et structurée : des opérations de revendication (claim) ont basculé en échanges secondaires sur des DEX, un terme pour désigner les échanges décentralisés où les transactions se font sans intermédiaire. En attendant l’ouverture des carnets de certains exchanges centralisés, la demande s’est concentrée sur Uniswap et des pools similaires. Le résultat : slippage élevé, files d’attente de transactions (« mempool ») plus profondes et une visibilité réduite sur les frais réels jusqu’à exécution.

Les volumes sur produits dérivés — contrats perpétuels, souvent abrégés « perps », qui permettent de parier sur le prix sans date d’expiration — avaient déjà bondi avant l’unlock, traduisant une anticipation spéculative. Cette combinaison d’attentes off‑chain et d’exécution on‑chain a amplifié la pression sur la couche de base d’Ethereum, même si le réseau a finalement vu les frais se résorber après la vague initiale.

À suivre

Pour les acteurs du marché, l’événement resserre quelques priorités opérationnelles. Les équipes qui préparent des unlocks ou airdrops gagneraient à échelonner les fenêtres de claim, à proposer des mécanismes d’ordonnancement ou de batching hors‑chaîne, et à communiquer clairement les risques de congestion. Du côté des traders et des utilisateurs, surveiller la base fee médiane du réseau et la taille du mempool permet d’évaluer le timing d’exécution et le coût approximatif d’une transaction.

Sur le plan des infrastructures, les fournisseurs de wallets et d’agrégation de gas pourraient ajuster leurs recommandations automatiquement pour limiter les erreurs coûteuses (transactions trop chères ou au contraire bloquées). Enfin, il faudra suivre les prochains unlocks similaires : si plusieurs événements se chevauchent, l’effet multiplicateur sur les frais pourrait redevenir significatif.

Réglementation et conformité

L’incident n’est pas une affaire judiciaire en soi, mais il met en lumière des zones de frictions entre opérations techniques et obligations de marché. Les exchanges centralisés qui coordonnent des listings après des unlocks contribuent à l’ampleur du flux ; cela pourrait alimenter des discussions sur la transparence des calendriers de listing, la communication aux utilisateurs et les risques de perturbation du marché. Les autorités de surveillance suivent de près les événements susceptibles de créer des distorsions de marché, mais à ce stade il s’agit surtout d’un rappel que l’architecture technique peut avoir des conséquences opérationnelles et réglementaires qu’il vaut mieux anticiper.

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