New york exige des outils d’analyse blockchain pour les banques
L’essentiel
- Le régulateur financier de l’État de New York a demandé, le 17 septembre, aux banques sous sa supervision d’intégrer des outils d’analyse blockchain dans leurs dispositifs de conformité.
- La mesure concerne les banques constituées dans l’État et les succursales d’établissements étrangers autorisées à opérer à New York.
- Les outils doivent aider à contrôler les portefeuilles clients, tracer l’origine des fonds, surveiller l’exposition aux prestataires de services d’actifs numériques à risque et détecter blanchiment ou contournement de sanctions.
- Il s’agit d’une attente de supervision, pas d’un texte réglementaire formel ; les établissements doivent adapter les contrôles à leur profil de risque et les réévaluer régulièrement.
Le message est clair : la frontière entre activités bancaires traditionnelles et actifs numériques se réduit, et le régulateur souhaite que les mêmes outils de traçage et de détection employés depuis plusieurs années dans le secteur crypto soient désormais promenés dans les back‑offices bancaires. L’expression « blockchain analytics » désigne des logiciels qui analysent les registres publics des blockchains pour retracer les flux de valeur, identifier des adresses à risque et reconstituer l’historique des transactions. Cette demande vise à mieux prévenir le financement illicite alors que les banques multiplient les interactions avec les crypto‑actifs et les prestataires qui les gèrent.
Ce que demande le régulateur
Le régulateur (New York State Department of Financial Services) exige l’intégration d’outils d’analyse blockchain dans le périmètre de conformité : screening des portefeuilles clients, vérification de l’origine des fonds, et surveillance continue des contreparties. L’objectif est double : améliorer la détection du blanchiment d’argent et réduire le risque de contournement de sanctions. Le texte précise que ces attentes s’appliquent aux banques d’État et aux succursales étrangères autorisées à New York, et qu’il faut prioriser les contrôles selon l’exposition aux actifs numériques.
Important : il ne s’agit pas d’une nouvelle loi mais d’une « supervisory expectation » — une attente de la part du superviseur. Autrement dit, les établissements doivent documenter comment ils répondent à cette attente et démontrer que leurs choix technologiques et procéduraux sont proportionnés à leur modèle d’affaires et à leur appétit pour le risque.
Calendrier et prochaines étapes
Le régulateur a publié la notice le 17 septembre. Les banques concernées devront intégrer ces outils dans leurs cadres de conformité et procéder à des validations internes : définition des scénarios de risque, sélection de fournisseurs d’outils d’analyse, tests d’efficacité, et formation des équipes de conformité. Les contrôles devront être revus régulièrement au fil de l’évolution des marchés et des typologies d’abus.
Techniquement, les établissements peuvent combiner des solutions commerciales d’analyse blockchain et des développements internes. Ils devront aussi articuler ces dispositifs avec leurs systèmes existants de lutte contre le blanchiment (AML, pour anti‑money laundering) et leurs procédures KYC (connaissance client).
Impacts pour les utilisateurs
Pour les clients bancaires, l’effet le plus tangible pourrait être un renforcement des vérifications lors de dépôts, retraits ou transferts liés aux crypto‑actifs. Les portefeuilles reliés à des adresses considérées à haut risque par les outils d’analyse pourraient déclencher des examens manuels, retards ou refus de transactions. L’objectif annoncé est préventif : réduire l’exposition de la banque et protéger l’intégrité du système financier.
Autre conséquence : les prestataires de services d’actifs numériques (VASP, pour virtual asset service provider) seront plus étroitement scrutés. Les établissements bancaires devront cartographier leur exposition à ces tiers et, si besoin, ajuster les relations commerciales pour limiter le risque réglementaire.
Enfin, cette directive confirme une tendance : les autorités exigent désormais des banques qu’elles disposent des mêmes moyens analytiques que l’écosystème crypto pour maîtriser les risques, ce qui devrait accélérer l’adoption d’outils spécialisés dans le secteur financier traditionnel.