Keyrock rachète turing capital et lance une branche asset & wealth management

Les faits marquants

  • Keyrock a annoncé l’acquisition de Turing Capital, gestionnaire de fonds luxembourgeois, pour près de 30 millions de dollars.
  • La société crée une division Asset & Wealth Management pilotée par Jorge Schnura, cofondateur de Turing.
  • Keyrock a déposé une demande au titre de MiCA (Markets in Crypto‑Assets, règlement européen sur les crypto‑actifs) auprès de l’autorité financière du Liechtenstein pour offrir gestion de portefeuille et conseil.
  • La société détient déjà une inscription TVTG (cadre local pour services liés aux jetons) et un statut PSAN (Prestataire de Services sur Actifs Numériques) en France.

Keyrock élargit son champ d’action: d’un spécialiste du market making, des transactions de gré à gré (OTC, over‑the‑counter) et des options, l’entreprise se rapproche maintenant de la gestion d’actifs à plus long terme et des produits « on‑chain » (produits financiers enregistrés ou exécutés sur une blockchain). L’opération reprend la structure de fonds et les stratégies systématiques de Turing pour les intégrer à l’infrastructure de trading de Keyrock.

Calendrier et prochaines étapes

La pièce maîtresse reste l’homologation MiCA. MiCA (Markets in Crypto‑Assets) est le futur cadre réglementaire européen des actifs numériques; le Liechtenstein l’a pré‑implémenté et son autorité financière accepte les dossiers depuis février 2025. Keyrock a soumis une demande auprès de cette autorité, mais le processus d’examen est en cours et les autorisations restent conditionnelles.

Autres jalons à surveiller: intégration opérationnelle des équipes Turing, finalisation des modalités de garde (custody) pour les nouveaux produits, et publication des détails produits. Les délais de licence, les contrôles de valorisation et les tests de robustesse des stratégies automatisées seront déterminants pour un lancement effectif.

Impacts pour les utilisateurs

Pour les clients institutionnels, la promesse est double: accéder à la liquidité et aux capacités de market making de Keyrock, tout en bénéficiant d’enveloppes de gestion plus conventionnelles via des fonds et stratégies systématiques. Les « on‑chain wealth products » visés ici renvoient à des solutions où l’enregistrement des positions ou des parts se fait sur une blockchain, ce qui peut faciliter la traçabilité et l’exécution mais pose des questions sur la garde des actifs et la valorisation en période volatile.

À court terme, rien n’indique un changement immédiat d’accès pour les petits investisseurs. Les risques opérationnels — garde, valorisation, exécution des stratégies dans des marchés mouvants — restent à adresser avant toute mise à disposition large.

Pourquoi c’est important

La transaction illustre une tendance: des acteurs de la liquidité et du trading maison cherchent à capter une part des flux long terme en se transformant en gestionnaires d’actifs. En combinant market making et gestion systématique, Keyrock vise à couvrir l’ensemble du spectre d’accès aux crypto‑actifs pour des clients institutionnels.

Sur le plan réglementaire, l’usage du Liechtenstein comme vecteur MiCA est révélateur: certains acteurs considèrent la principauté comme une porte d’entrée vers des permissions applicables à l’Espace économique européen. Cela illustre aussi que les stratégies de conformité — TVTG et PSAN en poche — deviennent un levier concurrentiel dans la course à la normalisation des services crypto.

Reste que des incertitudes subsistent: calendrier d’agrément, exigences opérationnelles et capacité à exécuter des stratégies systématiques dans des marchés parfois illiquides. C’est un mouvement stratégique, mais son impact réel dépendra des autorisations et de l’exécution technique.

État du dossier: en développement.

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