Jito lance BAM sur solana et ouvre la construction de blocs

En bref

  • Jito a déployé son Block Assembly Marketplace (BAM) — marketplace de construction de blocs — sur le mainnet de Solana.
  • BAM introduit un cadre open source et un système de plugins qui permet l’« application-controlled execution » (ACE), autorisant un ordre d’exécution personnalisé pour des plateformes de négociation telles que les carnets d’ordres.
  • Les validateurs commencent à migrer vers BAM; la communauté $JTO a voté pour rediriger les frais vers JitoDAO (organisation autonome décentralisée).
  • Jito domine aujourd’hui l’infrastructure Solana (client de validation utilisé par ~97%) mais voit émerger de la concurrence, notamment Raiku et Anza.

Le lancement de BAM marque un changement d’architecture pour l’un des acteurs majeurs de l’écosystème Solana. Plutôt que de garder son moteur de blocs en propre, Jito ouvre désormais le processus de construction de blocs via une plateforme modulaire et open source. Concrètement, cela transforme une pièce critique de l’infrastructure en un terrain d’expérimentation pour développeurs et validateurs.

Pourquoi c’est important

La construction de blocs n’est pas un détail technique: elle détermine l’ordre des transactions, l’accès aux liquidités et, in fine, la compétitivité des applications financières — de la finance décentralisée (DeFi) aux marchés dérivés. En ouvrant BAM, Jito rend ce levier accessible aux développeurs. L’introduction d’ACE (application-controlled execution), soit l’exécution contrôlée par l’application, signifie que des plateformes pourront imposer leur propre logique d’ordre, par exemple un carnet d’ordres central (central limit order book, CLOB) ou des règles spécifiques pour des dérivés.

Sur le plan économique, la bascule a un impact direct sur la gouvernance et les revenus. Les détenteurs de $JTO ont approuvé la redirection des parts de frais issues du moteur et de BAM vers JitoDAO — la structure de gouvernance communautaire. Les dirigeants estiment que BAM pourrait générer jusqu’à 15 millions de dollars supplémentaires par an, en plus des 4,7 millions déjà déclarés au troisième trimestre, ce qui renforce l’attractivité financière du projet pour la DAO.

Le détail technique

BAM se présente comme une architecture modulaire: un marketplace de blocs où les validateurs peuvent s’enregistrer et utiliser des plugins. Ces plugins autorisent l’ACE, autrement dit une application externe peut soumettre des règles d’ordonnancement qui seront prises en compte lors de la formation du bloc. L’idée: permettre aux applications de contrôler finement l’exécution des transactions sans sacrifier la sécurité du réseau.

Pour les validateurs, la migration implique d’adopter le client compatible BAM et ses extensions. Jito dispose d’une position dominante aujourd’hui — son client de validation est utilisé par environ 97% du réseau et son jeton de staking liquide, jitoSOL, pèse lourd sur le marché — mais cette position suscite des réponses: un nouvel entrant, Raiku, a levé 13,5 millions de dollars lors de ses tours de pré-amorçage et seed, et Anza travaille à améliorer son client Agave pour gagner en vitesse et fiabilité.

Le basculement vers une architecture ouverte peut accélérer l’innovation — ou fragmenter l’écosystème si les implémentations divergent. Pour l’instant, l’option choisie par Jito ressemble à un pari stratégique: transformer son avantage technique en un modèle économique partageable, tout en espérant que la communauté et les validateurs monteront à bord.

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