Ethereum détaille fusaka et peer DAS pour multiplier le débit des blobs
À retenir
- Les chercheurs Ethereum ont publié une mise à jour protocolaire centrée sur PeerDAS, une technique de sampling qui augmente la capacité de traitement des « blobs » sans exiger des nœuds plus puissants.
- Des forks dits « Blob Parameter Only » (BPO) permettront d’augmenter progressivement les limites de blobs entre les grandes mises à jour.
- Fusaka, la prochaine mise à jour réseau, vise un déploiement mainnet début novembre, avec des tests publics prévus en septembre-octobre.
- Un chantier ultérieur, baptisé Glamsterdam, est déjà en préparation pour 2026 et étendra PeerDAS avec des optimisations réseau avancées.
Ethereum remet à plat sa stratégie d’évolutivité pour les données de couche d’agrégation (les « blobs »), avec une approche qui vise à augmenter le débit tout en préservant la décentralisation et la résistance à la censure. Les éléments techniques sont déjà en test sur des réseaux de développement; le calendrier place une activation mainnet dans les semaines à venir.
Pourquoi c’est important
Sur Ethereum, les « blobs » désignent de larges paquets de données destinés principalement aux solutions de couche 2 (L2, pour layer-2), celles qui déchargent les transactions hors de la chaîne principale. Augmenter la capacité à traiter ces blobs signifie permettre à plus de solutions L2 — et donc à plus d’utilisateurs et d’applications — de diffuser leurs données sans congestionner le réseau principal.
PeerDAS (peer-to-peer data availability sampling) propose que les nœuds n’aient plus à télécharger intégralement chaque blob pour vérifier sa disponibilité. En échantillonnant des portions de ces blobs, le protocole promet jusqu’à huit fois plus de débit sans exiger des ressources matérielles disproportionnées. Autrement dit, on gagne en scalabilité sans sacrifier l’accessibilité pour les opérateurs de nœuds modestes.
Contexte du marché
Le besoin d’une meilleure disponibilité des données est devenu central avec la montée des rollups et autres L2 : ces couches secondaires ont besoin d’un canal robuste pour publier leurs données sur la couche de base. Les propositions techniques s’articulent autour d’EIP (Ethereum Improvement Proposal) — des spécifications standardisées pour faire évoluer le protocole. PeerDAS est formalisé sous EIP-7594 et la mécanique BPO (Blob Parameter Only, EIP-7892) a été programmée pour permettre des ajustements graduels des limites de blob entre les grandes mises à jour.
Parallèlement au sampling, les équipes travaillent sur des optimisations de bande passante comme le « cell-level messaging », qui vise à réduire les transferts redondants en affinant la granularité des échanges réseau. Ces optimisations sont cruciales : elles diminuent la charge globale du réseau sans modifier fondamentalement le modèle de consensus ni compromettre la sécurité.
À suivre
Le déploiement planifié, appelé Fusaka, a des tests en cours sur devnets et des déploiements publics sont attendus en septembre et octobre. Si tout se passe comme prévu, la mise à jour mainnet pourrait arriver début novembre, juste avant une importante conférence développeurs en Amérique du Sud.
Au-delà de Fusaka, l’équipe de développement prépare déjà Glamsterdam, une mise à niveau plus ambitieuse attendue vers mi-2026. Elle poursuivra l’extension de PeerDAS avec des techniques de mise en réseau et de pipeline plus sophistiquées, ce qui laisse entendre une trajectoire d’améliorations incrémentales mais régulières pour la couche données du réseau.
Pour les observateurs du marché et les opérateurs de nœuds, les prochains mois seront déterminants : les tests publics permettront de mesurer l’efficacité réelle du sampling et des optimisations sur des déploiements à grande échelle. Les implémentations clientes et la coordination entre équipes resteront les facteurs clés de succès.