La CFTC ouvre la porte aux places web3 via l’inscription FBOT

L’essentiel

  • La CFTC (Commodity Futures Trading Commission, autorité américaine des marchés à terme) a publié un avis précisant que les places de produits dérivés offshore, y compris celles listant des crypto‑actifs, peuvent être accessibles aux participants américains si elles s’inscrivent comme FBOT (foreign board of trade, bourse étrangère) en vertu de la partie 48 des règles.
  • L’avis clarifie que l’expression « situé aux États‑Unis » renvoie à une présence physique, pas au siège légal, et qu’une inscription FBOT n’impose pas de devenir un DCM (designated contract market, marché à terme désigné).
  • Cette position complète l’amendement de juillet 2024 qui a élargi les intermédiaires autorisés (introducing brokers, courtiers introducteurs) aux côtés des FCM (futures commission merchants, courtiers en contrats à terme) et des CPO/CTA (commodity pool operators / commodity trading advisors), facilitant le routage des ordres américains vers des places étrangères.
  • Pratiquement, l’option FBOT offre un canal réglementé pour intégrer des plateformes Web3 (conceptes de la prochaine génération du web décentralisé) et de trading décentralisé sans les contraindre à une immatriculation domestique complète, tout en visant à accroître la transparence et la conformité.

Le mouvement est simple en apparence : la régulation américaine crée une voie formelle pour que des venues étrangères, y compris des infrastructures crypto‑natives, servent des clients américains sans devenir des marchés domestiques. Pour le marché, c’est une clarification majeure — moins une révolution réglementaire qu’un ajustement pragmatique de la cartographie juridique qui gouverne le commerce transfrontalier des dérivés.

Réglementation et conformité

La partie 48 renvoie au régime d’inscription des « foreign board of trade » (FBOT). Une FBOT enregistrée accepte des participants américains sous un cadre qui impose des obligations de transparence, de surveillance et de coopération transfrontalière. En clarifiant que « situé aux États‑Unis » signifie présence physique et non simple domiciliation légale, l’agence réduit l’incertitude autour des structures offshore qui ont une gouvernance et une technologie principalement hors sol.

Autre point concret : l’élargissement des intermédiaires autorisés pour acheminer des ordres — désormais incluant les introducing brokers (courtiers introducteurs) — permet aux plateformes d’orchestrer le flux client vers des contreparties étrangères tout en respectant des contrôles locaux (connaissance client, lutte contre le blanchiment). Les FCM, CPO et CTA (opérateurs de pools et conseillers) restent centraux, mais l’ajout des introducers donne plus de flexibilité opérationnelle.

Ce cadre n’est pas un passe‑droit. L’enregistrement FBOT crée des obligations de surveillance et de conformité. Les autorités cherchent moins la fermeture des venues que leur intégration sous des règles claires : meilleure supervision, échange d’informations et réduction des pratiques de blocage géographique comme seule réponse.

À suivre

  • Surveillance du marché : observer si des bourses décentralisées et des plateformes Web3 cherchent l’inscription FBOT et comment elles résolvent les défis pratiques (custody, clearing, reporting).
  • Réponse opérationnelle : comment les venues géreront KYC/AML, la surveillance des manipulations et la coordination internationale avec les régulateurs prudents.
  • Impact sur la liquidité : l’ouverture pourrait rediriger des flux vers des venues offshore conformes, mais la fragmentation des carnets et les différences de règles resteront à surveiller.
  • Évolution réglementaire : le mécanisme FBOT peut servir de passerelle transitoire ; des clarifications supplémentaires et des normes techniques sont probables dans les prochains mois.

En bref, l’avis renforce l’idée d’une intégration réglementée plutôt que d’un isolement. Pour les acteurs crypto et les intermédiaires, la décision crée une fenêtre opérationnelle — contingentée par des exigences de conformité et par la capacité des plateformes à traduire des principes en procédures concrètes.

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