Bybit décroche la première licence VASP aux émirats arabes unis

En bref
- Bybit a obtenu la première licence complète de plateforme d’actifs virtuels délivrée par la SCA (Securities and Commodities Authority) des Émirats arabes unis.
- La licence autorise trading réglementé, courtage, garde (custody) et conversion fiat, pour clients particuliers et institutionnels sur le territoire.
- La plateforme avait déjà reçu une approbation de principe (IPA, In-Principle Approval) en février 2025 et a travaillé avec des acteurs locaux pour se conformer.
- Bybit prévoit d’étendre son siège régional à Abou Dhabi, recruter plus de 500 personnes et lancer des programmes d’éducation et d’innovation Web3.
La nouvelle sonne comme un jalon: un échange crypto international vient d’obtenir la première autorisation formelle au titre du régime local pour les fournisseurs de services d’actifs virtuels — en anglais VASP (Virtual Asset Service Provider) — aux Émirats arabes unis (UAE). C’est un signal clair que l’émirat, en plein repositionnement financier, cherche à mettre en place un environnement ordonné et conforme pour la finance numérique.
Réglementation et conformité
La SCA (Securities and Commodities Authority) a accordé une licence complète permettant à la plateforme d’opérer le trading réglementé, le courtage, la garde des actifs (custody) et la conversion fiat — c’est‑à‑dire l’échange entre crypto et monnaies émises par les États. Avant cette étape, l’entité avait obtenu une IPA (In‑Principle Approval), une approbation de principe qui marque l’issue positive d’une revue initiale du dossier réglementaire.
Obtenir ce feu vert implique d’avoir satisfait à des exigences de conformité sur la lutte contre le blanchiment, la gouvernance de sécurité, la séparation des activités et la protection des clients. Le cadre mis en place par la SCA se veut structuré: il oblige les opérateurs à disposer de contrôles internes solides et de processus transparents pour les opérations fiat, un point critique pour les régulateurs internationaux.
Pourquoi c’est important
Pour les Émirats, l’enjeu n’est pas seulement d’attirer des volumes de trading. Il s’agit de bâtir une place financière qui puisse rivaliser avec les hubs traditionnels, tout en respectant des standards mondiaux. Une licence accordée à un acteur reconnu internationalement envoie un message aux autres plateformes et aux investisseurs: la porte est ouverte, mais selon des règles précises.
Pour la plateforme elle‑même, la licence ouvre l’accès à une clientèle locale et institutionnelle sous un cadre légal clair. L’annonce d’un renforcement du siège régional et d’un plan de recrutement à Abou Dhabi illustre une stratégie d’implantation durable, appuyée par des programmes d’éducation et d’innovation Web3 (référence aux services décentralisés et aux applications blockchain).
Risques et limites
Cette avancée n’efface pas les défis. D’abord, la conformité ne garantit pas l’absence de risques opérationnels: sécurité des clés privées, gestion de la garde des actifs et résilience face aux cyberattaques restent des préoccupations majeures. Ensuite, le succès dépendra de la coopération entre régulateurs internationaux et locaux: les règles nationales doivent rester compatibles avec les standards que cherchent à imposer d’autres juridictions.
Enfin, l’effet d’entraînement attendu — davantage d’acteurs entrant sur le marché émirati — peut compliquer la surveillance si les régulateurs ne montent pas en capacité au même rythme que l’activité. Reste à voir si ce cadre attirera un volume significatif d’innovation tout en maintenant la confiance des investisseurs.
La story est en cours: l’obtention de la licence marque un tournant, mais la mise en pratique quotidienne — opérations, recrutements et partenariats locaux — dira si l’ambition de faire des Émirats un hub crypto conforme devient réalité.