7 ans après le pari Lubin-Song, Ethereum se porte-t-il mieux ?
Il y a sept ans, un pari audacieux a été lancé entre deux figures emblématiques du monde des cryptomonnaies : Jimmy Song, un fervent défenseur du Bitcoin, et Joe Lubin, co-fondateur d’Ethereum. Ce pari visait à déterminer si les applications Ethereum, souvent appelées « dapps », gagneraient suffisamment en popularité au cours des cinq années suivantes. Avec une échéance fixée à mai 2023, le moment est venu de faire le bilan.
Un pari ambitieux
Le pari était simple : si un groupe restreint d’applications Ethereum atteignait un nombre d’utilisateurs actifs comparable à celui d’une application iPhone modérément populaire, Song devait payer 500 000 dollars en ETH à Lubin. Dans le cas contraire, Lubin devait payer un montant équivalent en Bitcoin à Song.
Pour que Lubin gagne, il fallait qu’au moins cinq « dapps » Ethereum atteignent 10 000 utilisateurs actifs quotidiens et 100 000 utilisateurs actifs mensuels pendant au moins six mois consécutifs au cours d’une période de douze mois.
Un pari perdu d’avance ?
En réalité, il est difficile de mesurer le nombre d’utilisateurs actifs d’une application blockchain en raison de la fiabilité discutable des métriques d’adresses actives. Comme le souligne Blockworks Research, ces chiffres ne reflètent pas nécessairement la croissance des utilisateurs. Ainsi, le pari semblait condamné dès le départ.
Les résultats sept ans plus tard
Selon Coindesk, à la date prévue, cinq applications sur Ethereum avaient effectivement le niveau requis d’utilisation : Circle, OpenSea, Tether, Uniswap et wrapped ETH. Cependant, classer Circle, Tether et wrapped ETH comme de véritables « dapps » reste discutable, donnant ainsi la victoire à Song.
Mais le pari n’a jamais été officiellement lancé, ce qui rend l’issue purement hypothétique. Si le pari avait été prolongé à sept ans, Song aurait probablement toujours gagné. Seul Uniswap maintient le seuil minimum requis, tandis que des applications comme Banana Gun, 1inch et MetaMask ne l’atteignent pas encore.
Un écosystème en évolution
Depuis 2018, l’écosystème Ethereum a considérablement évolué, notamment avec l’émergence des solutions de seconde couche comme Base, Optimism et Arbitrum. Ces évolutions auraient pu changer la donne si le pari avait été fait aujourd’hui.
Malgré tout, la thèse initiale de Song selon laquelle une application populaire sur Ethereum pourrait être éclipsée par une plateforme plus centralisée reste valable. Les menaces subsistent, même si le marché s’est élargi.
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